mardi 21 avril 2009

Nous revoila.....

...après plusieurs mois de silence sur notre blog. Entre temps nous avons continué notre voyage le long des côtes du Brésil, pour laisser le bateau quelques mois dans le calme hivernal de la Bahia da Ila Grande.


Mais revenons à notre dernier chapitre!
Nous étions à Caravelas que nous n'avons pas voulu quitter sans un salut à l'hôte mythique de ces régions qui a bien voulu se prêter à une séance de pose...


Quelques heures plus tard nous quittions les lieux en compagnie d'El Arca et de son équipage Nancy et Norberto; direction Vitoria et la civilisation.

Vitoria est la capitale de l'Etat d' Espirito Santo. Elle fut à l'origine créée sur une ile par les Portugais en 1551 mais la ville actuelle qui comprend plus de 300000 habitants et s'étend sur le continent, fut elle fondée en 1823. Le Iate Club de Spiritu Santo se trouve au fond de la baie, bien protégé et dans la ville. Nous y retrouvons El Arca ainsi que Bamboo, voilier français avec qui nous avons partagé de bons moments.

Nous voila donc au ponton pour quelques jours, reliés au réseau électrique à la brésilienne...


et prête à papoter avec les copines!


Nous ne manquerons pas la messe de Pâques... au Couvent de la Penha

... et à certains de ses habitants...

...avec en prime une vue magnifique sur Vitoria


Constat: le Sabre et le Goupillon sont souvent installés dans les les lieux les plus beaux!

Mais déja notre prochaine escale nous attend:
Buzios
, célèbre encore à sa manière la venue de Brigitte Bardot et offre à ses visiteurs un site magnifique et un Iate Club très accueillant.



Nous arrivons en pleine semaine de régate à Buzios et nous avons l'occasion de rencontrer les premiers voiliers de régates brésiliens:



ils semblent ne rien avoir à envier à ceux vus en Europe... sauf qu'ils sont nettement moins nombreux. La majorité des bateaux viennent de Rio et sont venus à Buzios pour la Sailing Week. Et nous faisons la rencontre de nos premiers amis brésiliens: d'abord Alain, Commodore du Iate Club de Buzios(ICAB) et son fils Pierre qui régate sur un magnifique 50" nommé Saravah, et qui habitent tous Rio ou plus précisément Urca, et sont membres du Iate Club de Rio de Janeiro (ICRJ).
De nombreux commentaires flatteurs sont fait sur Uhambo et les relations deviennent de plus en plus amicales à mesure que nous nous connaissons. La famille de Pierre et d'ascendance française... et ils parlent tous français. Évidemment cela facilite la communication et nous partageons très vite nos passions, et rendez-vous est pris à Rio où nous nous retrouvons invités au Iate Club de Rio de Janeiro.

Dans l'immédiat nous découvrons la cité balnéaire et ses vitrines où les bikinis remplissent les magasins, mais aussi d'étranges sculptures aux couleurs éclatantes.











Les charmes de l'escale semblent inépuisables et pourtant les prévisions météorologiques nous incitent à quitter Buzios pour Rio de Janeiro.




Entre les deux le Cabo Frio marque la limite entre le Brésil tropical au Nord et le Sud plus tempéré. Nous partons sous une pluie fine et à peine débordé la pointe de Buzios le vent tombe et nous progressons au moteur dans une mer un peu formée. El Arca n'est pas trop loin et en profite pour photographier Uhambo.



Après une quinzaine de milles nous entrons dans l'Enseada do Forno



L'eau est rafraichie par les courants venus de l' Antarctique, nous quittons le climat tropical,
l'eau n'est plus qu'à 25°: une légère fraicheur le soir nous oblige à revêtir une petite polaire, les journées sont très agréables!

et dans la baie il y a des cactus, aie aie aie ouil!!!
Enfin il fait quand même assez bon dans la journée pour que l'on puisse se désaltérer avec une eau minérale naturelle... sur fond de bateau au mouillage.

Nous resterons trois jours dans l'Enseada do Forno avant de prendre le chemin de Rio où nous attendent nos amis brésiliens Fernanda et Pierre.

mardi 14 avril 2009

Cabralia, Los Abrolhos, Caravelas......

Cabralia.......En quittant Ilheus, nous avons décidé de mouiller pour la journée entre le récif et la côte dans une baie appelée Cabralia en mémoire de Pedro Alvarez Cabral découvreur officiel du Brésil en avril 1500. A marée haute le récif est invisible depuis le bateau et nous prenons les alignements avec l'église sur la colline!!

Soudain une voix portugaise retentit à la radio tandis que nous cherchons notre chemin à l'intérieur du récif. La voix semble empressée et devant notre peu de réaction nous fait comprendre d'arrêter.... qu'il arrive. Nous voyons arriver un petit bateau de pêche dont l'occupant nous explique avec force gestes qu'il serait imprudent d'aller plus loin à cause du récif..... Nous avions déjà mouillé notre ancre, alors nous décidons de rester là. Il nous explique ensuite que l'endroit n'est pas très protégé par mauvais temps et qu'il vaut mieux ne pas rester là pour la nuit! Puis il nous demande un seau ...

......et le remplit de crevettes toutes fraîches, avant de repartir!! Ah Brésil!

Nous avons donc toutes les bonnes raisons pour ne pas retarder notre départ pour los Abrohos: cet archipel se trouve à une centaine de milles au sud de Cabralia. Pendant la nuit des visiteurs ailés s'installent sur le moteur de l'annexe et sur le régulateur d'allure.

Los Abrolhos.....Au matin il faut vraiment ouvrir les yeux pour apercevoir les iles dans la brume......

Rien de bien étonnant à cela:
Ces petites îles entourées d'eaux cristallines émergent au large de l'Etat de Bahia. Leur nom, littéralement "Abram, os olhos", signifie "ouvrez vos yeux"... Un conseil avisé tant leurs beautés sont éblouissantes. A l'extrême sud de l'Etat de Bahia et à 70km de la côte, ces petites îles d'origine volcanique sont totalement préservées.
Siriba, Guarita, Sueste, et Redondan se situent ainsi à la frontière du parc national d'Abrolhos, dont la superficie dépasse les 90 000 hectares.

La plus grande, Santa Barbara, est en dehors de l'aire de préservation.
L'ile est territoire militaire et le débarquement y est soumis à autorisation de la Marine nationale brésilienne. Elle abrite un phare construit en 1861, un détachement de la marine qui administre l'ile ainsi que les fonctionnaires de l'Ibama, l'Institut brésilien de l'environnement et des ressources naturelles renouvelables, responsable de l'administration du parc.


Seule île à voir débarquer des touristes, l'île de Siriba permet l'observation des oiseaux et des tortues.

Classé parc national, les îles d'Abrolhos abritent une grande diversité de faune et de flore subaquatiques, et regorgent d'espèces de poissons, mollusques, coraux, éponges?tandis que la terre ferme accueille oiseaux
marins en tout genre. Les îles reçoivent aussi des visiteurs occasionnels, tels que la baleine à bosse, les tortues de mer et d'oiseaux migratoires.


Une des plus importantes attractions de l'archipel est la plongée sous-marine. La visibilité sous l'eau atteint les 25 mètres et la température de 25°C. Formations de coraux, poissons multicolores, barracudas, garoupas, meros, anguilles, murènes, pargos et requins côtoient les dauphins et les tortues dans les profondeurs de l'océan Atlantique.

De juin à novembre, lorsque les baleines à bosse quittent le froid de l'Antarctique pour séjourner au raz des eaux chaudes de la Bahia, ces dernières viennent sur Abrolhos pour s'accoupler et mettre au monde leur
petit.


Ce premier coucher de soleil aux Abrolhos marque la fin du calme. Notre découverte des merveilles promises va tourner court.
Le vent va tourner dans la nuit et le mouillage va perdre de sa tranquillité, au point qu' au petit matin nous décidons de sécuriser notre situation en portant une chaine sur la bouée à laquelle nous sommes amarrés. En effet nous sommes mouillés à une petite centaine de mètres du rivage




Anne va réaliser cette opération, pendant que je l'assure depuis le pont de Uhambo.




La réception des fichiers météo va confirmer si besoin était la dégradation de la situation.....
Et après discussion avec les marins de la Marine Brésilienne nous décidons de changer de mouillage pour rejoindre le nord de l'ile pour être protégé du vent de sud est prévu dans un à deux jours.
Comme le mouillage est devenu très agité les plongeurs s'équipent et viennent nous détacher....





puis nous guident le long de l'ile jusqu'à l'autre mouillage.



Quelques heures plus tard nous entendons un échange à la VHF et apparait un autre voilier El Arca qui vient se réfugier au nord de l'ile.


El Arca bat pavillon panaméen mais son équipage est Argentin de Buenos Aires.
La nuit est plus tranquille mais la houle annonçant le vent commence à contourner l'ile et le mouillage reste agité.
Le lendemain El Arca lève l'ancre et nous l'appelons à la radio. Ils ont décidé de profiter de la journée de calme avant le mauvais temps pour rejoindre un mouillage très abrité sur le Rio Caravelas à une trentaine de milles des Abrolhos. J'avais repèré ces lieux mais selon les informations dont je disposais notre tirant d'eau nous empéchait d'y aller. El Arca m'informe qu'un chenal dragué à 5m permet l'entrée. Nous avions prévu de laisser passer le mauvais temps aux Abrolhos faute d'un abrit proche, mais la perspective ouverte par cette information nous amène à modifier notre stratégie: nous quittons donc les Abrolhos avec regret en croisant une tortue .....



Caravelas......Quelques heures plus tard nous nous engageons dans le chenal. Celui-ci a été taillé dans le récif à un endroit ou existait un passage peu profond utilisé par les barques de pécheurs: c'est celui que j'avais sur mes cartes!!
Attention pas d'erreur rouge à tribord vert à bâbord mais cône à tribord et cylindre à bâbord!!!!


Nous entrons ensuite dans la rivière, en laissant soigneusement la bouée cylindrique à babord....


.....d'ailleurs avec le soleil en face voyez-vous sa couleur???

Nous remontons la rivèrel sur deux milles environ avant de la traverser avec les indications d'El Arca, car il y a un haut fond à éviter!!!!
Une dernière maneouvre et Uhambo est au mouillage en face des appontements de Baiha Nautica...


et d'un chantier naval qui n'est pas sans rappeler le chantier où notre précédent bateau fut longtemps amarré!! Chez Spano!!
On y construit des bateaux de pêche en bois.....

....où l'on répare aussi les bouées de chenal!
Question pour les connaisseurs:pourquoi la bouée rouge est-elle conique et la bouée verte cylindrique?

Nous allons rester une semaine à Caravelas en attendant une fenêtre météo.........à suivre

vendredi 10 avril 2009

De Salvador à Ilheus......

Nous avons donc quitté Salvador avec l'intention de rejoindre Rio de Janeiro par le chemin des écoliers...La côte Est entre Salvador et Rio est bordée de récifs et d'embouchure de fleuves qui constituent des abris sauvages et protégés dont l'accès n'est pas toujours facile en raison de notre tirant d'eau!!

Mais avant de quitter la Baia do todos os Santos, nous faisons une halte sur l'ile d'Itaparica. La carte peinte sur un mur donne plus de précision quand à sa situation....
(faire un double clic sur la photo pour l'agrandir!!!)


...la ville est très jolie et donne un aperçu de ce que pouvait être un lieu de villégiature à quelques milles de Salvador à une époque plus florissante économiquement!!!



... d'ailleurs l'élégance estivale brésilienne n'attend pas le nombre des années...




.....nous quittons donc Itaparica le 24 mars en direction de Morro de Sao Paulo à .... 32 milles de la. Notre chemin des écoliers a commencé: nous ne savons pas encore qu'il nous faudra plus d'un mois pour rejoindre Rio de Janeiro à 700 milles plus au sud....
Nous ne garderons pas un souvenir inoubliable de Morro de Saô Paulo en raison d'un mouillage très rouleur, de mauvaise tenue (si, si, je rassure ceux qui ont navigué avec moi: j'ai fait de gros progrès en la matière....) et plus bruyant que d'habitude en raison des puissantes sonos du rivage.



...C'est pourquoi nous avons tant apprécié le calme du mouillage à l'ile Goio dans la rivière de Camamu. Depuis Itaparica nous sommes la plupart du temps seul voilier au mouillage




....Nous rejoignons la civilisation avec l'espoir d'un ponton stable et d'un petit resto comme le promettait le guide nautique de Bahia...en mettant le cap sur Ilheus.
La réalité: mouillage au milieu de la baie en raison de notre tirant d'eau!!! service de navette s'arrêtant à 18h00 et en prime la houle venue du NE pour bercer notre sommeil

.......Uhambo est bien seul au mouillage au milieu de la baie d'Ilheus.

Le lendemain, forts d'une nuit de sommeil réparatrice nous attaquons de bonne heure avec objectif de visite de la ville et de la recherche du fameux resto.
En traversant la baie nous croisons de nombreux voiliers locaux....en route pour la pêche.


Mais avant de continuer...un peu d'histoire:

"L'histoire de la ville se confond avec celle de l’histoire de l'économie brésilienne du XIXe siècle, quand la matière première du chocolat a dominé les exportations du Pays. À cette époque-là la ville d'Ilhéus bouillait de gens, grâce à sa condition de principal port d'écoulement de la production, d’argent, de luxe et de richesse. L'intense échange avec l’ Europe a transformé la ville dans un vrai chaudron culturel, peint par la prose du célèbre écrivain Jorge Amado dans ses plusieurs romans, traduits pour plusieurs langues. Toute l'opulence des années majestueuses de « l’or noir » est encore remarquée des nos jours dans l'architecture locale, avec ses rues et places en pavé, des grandes maisons et bistrots, comme le Vésuvio .....

......dont le décor est celui du roman “Gabriela, Cravo et Canela”, où, autrefois, les colonels et intellectuels s’y rencontraient."

Maintenant on y rencontre des voyageurs français......assis en compagnie de Jorge Amado!!


Nous avons beaucoup apprécié cette ville chargée d'histoire et dont les années n'ont pas effacé la luxuriance architecturale, même si les peinture sont fanées, les murs délabrés et les rues défoncées....


Nous quittons Ilheus avec un brin de nostalgie...
Direction "Los Abrolhos"


A suivre.............